Les jeux vidéo entrent à l’Assemblée Nationale
Cette journée du 6 Mars 2018 pourrait être une date clé de la progression de l’industrie du jeu vidéo en France. En effet, c’est aujourd’hui qu’est lancé le premier groupe d’études sur le sujet vidéo. Un groupe d’études est une sorte de table ronde organisée régulièrement par et pour les députés français. Intitulé sobrement « Groupe d’études : jeux vidéo », ce dernier réunira donc deux fois par mois 20 députés afin d’aborder divers sujets liés à l’industrie du jeu vidéo.
Mené par M. Denis Masséglia, secrétaire de la commission des affaires étrangères et passionné de jeux vidéo, ce projet réunira principalement des députés du parti La République en Marche, même si 3 membres de Les Républicains et un député de la Nouvelle Gauche sont aussi de la partie.
Si le sujet de la première session n’a pas encore été communiqué, de nombreuses problématiques liées à l’industrie du jeu vidéo viennent immédiatement à l’esprit et seront inévitablement discutées à un moment ou à un autre.
Les problèmes du jeu vidéo actuel
À l’image du cinéma, le jeu vidéo est une industrie du divertissement. Plusieurs axes sont donc à travailler, tant pour les sociétés de création et de diffusion des jeux vidéo que du côté des utilisateurs. S’il est difficile de dresser une liste exhaustive des sujets de conversation que devraient aborder nos députés, quelques pistes semblent toutes indiquées
Violence, sexisme… le débat est toujours ouvert
À chaque incident majeur impliquant des jeunes personnes, les jeux vidéo sont constamment pointés du doigt, accusés de promouvoir la violence. Un excellent exemple nous a encore été montré très récemment après la fusillade au lycée Marjory Stoneman. Le président américain Donald Trump a rapidement évoqué un possible lien entre ce terrible événement et la violence des films et des jeux vidéo.
Si le débat a lieu d’être et que la violence dans les jeux vidéo est une réalité, c’est au gouvernement de prendre position sur le sujet, à l’aide des nombreuses études déjà menées sur le sujet. Actuellement, le système PEGI permet de mettre en garde l’utilisateur qu’un jeu et violent et de fixer une limite d’âge avant laquelle le jeu est déconseillé. En pratique, le public est très peu sensibilisé au problème.
La violence n’est pas le seul aspect récurrent et controversé dans les jeux actuels. Dès ses balbutiements, le jeu vidéo semble avoir été conçu par des hommes et à destination d’un public masculin. Dans les années 80, les combattantes fortement dénudées des jeux de combats japonais enflammaient déjà l’opinion publique et les tenues et autres animations de poitrine étaient alors régulièrement modifiées avant la sortie américaine et européenne des jeux en question.
Si de nombreux jeux mettent aujourd’hui en avant des personnages féminins en avant sur d’autres critères que leur simple beauté physique, la place de la femme dans les jeux vidéo est bien loin d’être un sujet clos.
Les travailleurs des jeux vidéo… pas si chanceux que ça ?
Développeur, artiste 2D ou 3D, animateur, game designer… tant de professions liées au jeu vidéo et qui font rêver des milliers de jeunes passionnés. Pourtant, la réalité du milieu ne semble pas si rose.
En effet, les métiers dits « de passion » souffrent de beaucoup de problèmes et le jeu vidéo n’y échappe pas. Avec beaucoup de candidats pour peu de places, les acteurs du milieu doivent accepter de travailler dans des conditions loin d’être optimales afin d’obtenir leur place. Salaires dérisoires malgré les qualifications poussées et l’expérience, nombreuses heures supplémentaires pas toujours payées, délais intenable, stress… de nombreux employés de studios de toute taille, et parfois très réputés se plaignent de leurs conditions de travail.
Malheureusement, l’industrie du jeu vidéo en France a beau générer un chiffre d’affaire impressionnant, il s’agit d’un pan de l’industrie culturelle encore trop peu réglementé et organisé.